La ferme d’Arnaud Carcassonne se situe au pied de la réserve naturelle de la vallée d’Eyne, en plein cœur de la Cerdagne. On est à 1 600 mètres d’altitude, face à la station de Font-Romeu. « Ici, on vit du tourisme, été comme hiver », souligne Arnaud Carcassonne qui a repris l’exploitation de ses grands parents en 2011, 20 ans après que ces derniers aient arrêté leur activité. C’était son projet depuis tout petit. Après le Bac, il entreprend un BTS agricole, puis une licence pro en environnement. Son projet d’installation se concrétise après deux stages en élevage, le premier en Ariège, le second en Cerdagne. Il est tout près du but…
Il démarre avec 10 vaches en lactation et la chance de reprendre le troupeau de son voisin qui vient tout juste d’arrêter la production de lait. Il reconstitue également le foncier afin d’être au plus vite autonome en fourrage. Après quelques échanges avec le voisin, il réussit à réunir une centaine d’hectares autour de la ferme (60 ha de parcours, 35 ha de prairies, 3 à 4 ha de céréales). Aujourd’hui, il a 30 vaches de race Montbéliarde, dont la moitié est en production et l’autre moitié assure le renouvellement du troupeau. Près de 90 % de la production de lait sont transformés à la ferme. Sur les 50 000 litres produits, moins de 6 000 litres sont vendus à la coopérative laitière CIMELAIT basée à Err (66). Le reste est destiné à la fromagerie de la ferme qui a vu le jour en 2012 et qui faisait partie du projet d’installation. Au côté de la tomme des Pyrénées, Arnaud Carcassonne propose toute une gamme de produits : lait frais issu de la traite du jour, fromage à pâte molle, bleu, fromage blanc, mato (lait caillé), crèmes dessert… Cette gamme diversifiée répond aux attentes d’une clientèle de vacanciers et de locaux qui s’approvisionnent soit directement à la ferme (tous les soirs de 17h30 à 20h00), soit dans un des trois commerces de proximité qu’Arnaud Carcassonne livre en direct.
Depuis la crise sanitaire de la Covid19, la demande est en pleine croissance et conforte Arnaud Carcassonne dans son projet de développement. « J’envisage de m’associer et d’augmenter ma capacité de production pour répondre à la demande », explique Arnaud Carcassonne. « Sur le Capcir et la Cerdagne, il y a même la place pour d’autres projets d’installation », ajoute-t-il. « La demande pour les fromages de production locale et fermière est forte, l’IGP Tomme des Pyrénées peut accompagner positivement ce développement dans le sens où elle permet de vendre aussi le territoire. Elle permet de garantir l’origine du lait, de bien différencier notre offre de celle de revendeurs qui dans nos zones touristiques mettent parfois en avant une adresse locale faisant seulement office de boite aux lettres. Il faut également souhaiter que la notoriété de l’IGP pousse les touristes à demander de la Tomme des Pyrénées, plutôt que du Comté ou du Reblochon comme c’est encore trop souvent le cas. Sur ce point, il est tant que les Pyrénées rattrapent leur retard par rapport aux Alpes ».
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L’Europe investit dans les zones rurales
